Vie à deux. La jalousie est-elle une preuve d'amour ? ~ DANY LOVE MAGAZINE

Tout le monde est jaloux. A des degrés divers et pour des raisons différentes. La jalousie n’a donc pas de sexe. Elle se manifeste aussi bien chez l’homme que chez la femme. Disons que c’est humain. Mais là où le bât blesse, c’est quand dans son expression elle étouffe, complique les relations, désunit et parfois conduit à l’irréparable.

Une preuve d’amour

Personne ne nous contredira : la jalousie, à petites doses, est plutôt flatteuse et agréable, elle rassure et met en confiance. A petite dose, c’est de l’épice. Elle relève le goût de la relation et montre bien l’attention que l’on porte à l’âme sœur. Une petite remarque de temps en temps, une crise de jalousie passagère, une réaction un brin excessive : à des degrés moindres, la jalousie fait plaisir, elle prouve que votre partenaire tient à vous, vous porte de l’intérêt, en somme qu’il (elle) vous aime. De petits rappels de moustique, une façon comme une autre de dire « Je t’aime » et de dire surtout : « J’ai peur de te perdre… ». Un comportement plutôt « mignon », de loin préférable à quelqu’un qui ne manifeste aucun signe de jalousie, qui a même l’air de s’en ficher royalement, soit parce qu’il (elle) s’en fiche vraiment royalement et ne tient pas particulièrement à vous, soit parce qu’il (elle) est sûr(e) que vous ne le (la) tromperez pas. Pas génial, dans les deux cas…

Mais attention cet épice peut devenir de la quinine, difficile à avaler à cause de son goût amer. Alors là, on sort carrément des normes admises. Et c’est bien ici que la jalousie devient un problème, que dis-je elle devient une situation difficile à vivre.

Un manque de confiance

Mais lorsque la jalousie devient difficile à vivre et à gérer au quotidien, lorsqu’elle s’accompagne de scandales à tout-va et de situations embarrassantes, nous sommes déjà bien loin de la preuve d’amour. Ici, la jalousie relève davantage d’un mal-être individuel, dont l’origine est souvent à chercher du côté d’un traumatisme amoureux : « Enlève immédiatement ce décolleté, tu ressembles à quoi… », « Qu’est-ce qu’elle a celle-là à te faire les yeux doux ! » et autres envolées lyriques peu flatteuses. En cause : un manque de confiance en soi évident, qui contribue à voir une menace là où, dans la plupart des cas, il n’y en a pas. Des réactions injustifiées, voire même fantasmées, qui conduisent souvent le jaloux (la jalouse) déclencher ce qu’il (elle) redoute par-dessus tout : la rupture… et parfois même la tromperie.

Une véritable maladie

À très haute dose, la jalousie devient même maladive. Le jaloux (la jalouse) n’a de cesse de traquer son partenaire en quête d’un indice qui l’accablerait : textos, mails, relevés téléphoniques, relevés bancaires, rien n’est laissé au hasard. Le jaloux (la jalouse) n’hésite pas non plus à user de manigances en tout genre pour surveiller sa proie : filatures, faux profils Facebook, rencontres avec les ex… Bref, tout cela n’est évidemment plus de l’amour, mais de l’obsession. Le jaloux (la jalouse) pense que l’autre lui appartient et qu’il (elle) peut piétiner sa liberté individuelle comme il (elle) le souhaite. Attention, il s’agit là d’un véritable trouble de la personnalité qu’il convient de prendre au sérieux. Le partenaire ne doit en aucun cas subir les affres du jaloux en le prenant, à tort, pour un amoureux transi. À un degré important, la jalousie peut même devenir dangereuse et provoquer des délires paranoïaques, un comportement agressif et pourquoi à l’infidélité.

Infidélité. Hommes et femmes au coude à coude

Si la plupart des gens n’hésite pas à voir la gente féminine fidèle et l’homme le vagabond invétéré qui porte ce vice dans ses gênes, il est bon de commencer à nuancer tout ceci parce que le commerce dont il est question se fait à deux et de manière traditionnellement admise, entre une femme et un homme. En tout cas, il n’y a pas de doute que les couples dans lesquels l’une ou l’autre partie s’offre des récréations, reste sans doute les couples hétérosexuels. Eh oui, les résultats d’une étude récente conduite en Europe montrent sans ambages des chiffres qui parlent. Adultère : 70 % des femmes et 72 % des hommes. La course est donc bien serrée et sur ce terrain, les deux sexes ne se font aucun cadeau.

Symptômes de jalousie

On reconnait un jaloux par son envie de tout vérifier : le téléphone, l’agenda, les poches de vêtements, le corps du conjoint ou ses vêtements, l’ordinateur, etc. Puis, vient la phase de questionnement avec toutes les insinuations et les tests en permanence. Comme le démontrent les spécialistes, le réel argument du jaloux est cette fameuse petite phrase : «si tu n’as rien à te prouver, alors laisse-moi fouiller dans tes affaires». Le pire est que l’argument semble imparable. Et les psychiatres soulignent que derrière tout cela, se cache simplement beaucoup d’angoisse et de souffrance.

Il faut noter que le jaloux est jaloux de tout le monde par nature. Que ce soit un ami, un collègue ou même un membre de la famille, cette personne ne parviendra pas à calmer sa jalousie même s’il y a absence de preuves de tromperie. Cette façon de vouloir avoir le contrôle sur la vie de son conjoint est une façon pour diminuer l’angoisse de l’abandon, du rejet, de la solitude tant redoutés par la personne jalouse. Le conjoint, lui, contrôle également par l’évitement de tout ce qui pourrait dégénérer en crise de jalousie, expliquent les spécialistes.

Que faire face au jaloux ?

Il est primordial au conjoint du jaloux de refuser de rentrer dans des revendications sans fin et de s’exprimer face à ce genre de situation. Selon les thérapeutes, il ne faut pas plier aux exigences du jaloux, mais plutôt dialoguer autant que possible avec lui.

En osant montrer vos sentiments, vos larmes lorsqu’elles montent s’il le faut. Par ailleurs, il faut éviter l’agression verbale autant que possible, rester calme, mais ferme. Si vous voulez que votre conjoint jaloux trouve sa place auprès de vous, il vous faut d’abord trouver la vôtre, soulignent les spécialistes.

Comment sortir de la jalousie maladive?

Face à une jalousie maladive, consulter un psy ou réussir les "tests" ne suffira pas. Vous devez éviter d'entrer dans le jeu de votre partenaire jaloux comme refuser qu'il traque le moindre de vos mouvements. Mais vous ne devez pas non plus le (la) provoquer en adoptant un comportement suspect. Vous pouvez également vous plier à un jeu de rôle : comportez-vous comme votre partenaire jaloux afin de lui faire ressentir votre malaise.

Glisser intentionnellement une phrase au détour d'une conversation pour tester la réaction de votre partenaire comme "C'est la seconde fois cette semaine que mon (ma) collègue me dit qu'il (elle) me trouvait très élégant(e) aujourd'hui".

Pour combler un manque de confiance en soi, la flatterie sera votre meilleur allié. Soyez cependant vigilant et n'en abusez pas car votre partenaire ne sera pas toujours facile à convaincre. Soyez donc sincère et généreux sur les qualités que vous appréciez vraiment chez lui (elle).

Bref, si la jalousie est une preuve d’amour, quand elle s’exprime dans sa forme sévère, elle est plutôt révélatrice d’un manque évident de confiance en soi. Un sentiment qui peut donc très vite devenir destructeur pour le couple. N’oubliez donc pas votre doseur. Vous en avez besoin à tout moment pour éviter le trop plein qui peut faire des dégâts ici et comprendre la vie à deux.