Non, la jouissance des femmes n'est pas que cérébrale ! Odile Buisson, gynécologue-obstétricienne et auteure de Qui a peur du point G ?, a réalisé les premières échographies du clitoris. Point G, orgasmes clitoridiens ou vaginaux, troubles sexuels... Le point avec elle sur le si mystérieux plaisir féminin.
Propos recueillis par Margaux Rambert
On distingue souvent l’orgasme clitoridien de l’orgasme vaginal. Mais lors des échographies que vous avez réalisées, vous vous êtes rendue compte que le clitoris était également stimulé lors de la pénétration vaginale. L'orgasme vaginal existe-t-il réellement ?
Odile Buisson : Depuis longtemps, les femmes décrivaient deux types d’orgasmes. L’un chaud, électrique ; l’autre plus lancinant, voluptueux, profond. L’un, souvent appelé ‘clitoridien’, l’autre ‘vaginal’. En réalisant des échographies du clitoris lors de masturbations, je me suis aperçue que lorsque l’intérieur du vagin était stimulé, la racine du clitoris s’abaissait sur sa partie antérieure. L’orgasme dit ‘vaginal’ a donc une origine clitoridienne. Les différences de perception s’expliquent par le fait que ce ne sont pas les mêmes structures du clitoris qui sont stimulées.
De quoi déculpabiliser toutes celles qui désespèrent de ne pas atteindre l’orgasme vaginal…
O.B : Ce diktat de la jouissance est dommageable. D’un côté, il y a les femmes qui pensent qu’elles doivent à tout prix jouir par leur vagin. De l’autre, les hommes, qui ont peur : de ne pas tenir leur érection, de ne pas satisfaire leur partenaire, que celle-ci simule… Un sexologue me confiait que certaines allaient jusqu’à leur demander des orgasmes multiples ! Cela fait beaucoup de pression pour un acte naturel. Il faut arrêter tout cela. Il n’y a pas une zone qui est mieux que les autres. Cela dépend de chacun. Il suffit de trouver ce qui marche.
Et le fameux point G ?
O.B : Mécaniquement, il s’explique. Pour moi, il s’agit du point de contact entre la partie antérieure du vagin et le clitoris. Je préfère d’ailleurs parler de zone G. Mais si vous jouissez par ailleurs, c’est aussi bien. Le principal, c’est d’y trouver son compte. D’autant que parfois, on peut avoir un rapport complètement réussi sans orgasme, ou, de l’autre côté, un rapport avec un orgasme mécanique à la clé mais avec un partenaire qui ne vous inspire pas.
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